Jacopo Robusti dit Le Tintoret.

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Jacopo Robusti dit Le Tintoret (1518 – 1594)

C’est le principal représentant du maniérisme italien.
L’importance de son œuvre en ce qui concerne l’art est due à son excellente synthèse des formes d’expression artistique de son époque : la palette vigoureuse de Michel-Ange et du Titien, l’aspect dramatique des représentations du début du Baroque, l’amaigrissement et la déformation des silhouettes du maniérisme.

Il est aussi considéré comme un des précurseur du Baroque et son influence s’exerce aussi sur la peinture espagnole par l’intermédiaire du Gréco qui fut sans doute son élève, elle s’étend jusqu’aux impressionnistes et à Cézanne qui voyait en lui l’inventeur de ses propres idées.
Son nom d’artiste lui est donné en raison du métier de son père qui était teinturier.

On dit qu’il aurait travaillé un temps chez Titien, lequel, en découvrant le grand talent de son élève l’aurait renvoyé…
Il est plus probable qu’il se soit formé dans les ateliers de Boniface de Pitabi, d’Andréa Schiavone ou de Paris Bordone.
A en juger par sa maîtrise du traitement des personnages et de leur environnement Le Tintoret a subi l’influence du Titien et de Michel-Ange mais s’est aussi inspiré des maniéristes Salviati et Le Parmesan.

La recherche d’une nouvelle forme picturale caractérise ses premières œuvres, ses thèmes sont un large éventail des sujets abordés à son époque : scènes bibliques, légendes de saints, représentations mythologiques, historiques et allégoriques ainsi qu’un grand nombre de portraits.

Son premier grand succès est les Miracles de Saint Marc (1548) une grande composition de groupe qui remet déjà en question les principes d’harmonie de la Renaissance.
Vers 1550 Le Tintoret reçoit ses premières grandes commandes d’état.

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Les éléments caractéristiques de ses compositions sont l’utilisation des grandes diagonales et l’éclairage théâtral et dramatique des scènes. Le Tintoret avait une passion pour les effets de lumière : il réalisait des statues de cire de ses modèles et expérimentait l’orientation des sources de lumière avant de les peindre.
En conséquence, certains visages réapparaissent dans différents travaux, sous différents angles et sous un éclairage différent.
La Suzanne au Bain (vers 1550) Vénus et Vulcain (1552) La Présentation de la Vierge au Temple (vers 1552).
Ensuite Le Tintoret accentue l’effet de profondeur, sa palette devient plus hachée et plus sombre, les toiles sont baignées d’une atmosphère obscure presque visionnaire.

En 1565 Le Tintoret exécute pour la Scuola grande di San Rocco un ensemble de 65 fresques qui est une des plus importantes séries de toute l’histoire de la peinture.
La décoration s’étend sur 2 grandes salles au premier étage et au rez-de-chaussée, les peintures ont pour thème des scènes de l’Ancien Testament. Le travail fut effectué en grande partie entre 1577 et 1585.

Dans ces oeuvres de dimensions impressionnantes, le Tintoret réalise des compositions aux espaces vertigineux et dynamiques et aux torsions exacerbées où domine un clair-obscur fantomatique et dramatique.
L’expressivité des couleurs et le rendu de la lumière progressent encore dans des toiles comme le Christ au Jardin des Oliviers et les lois de la pesanteur semblent abolies.

Dans les années 1580 il achève ses travaux du Palazzo Ducale de Venise, Le Paradis (1588) est sa plus grande toile jamais réalisée (7 x 22 m).
La Dernière Cène réalisée en 1592-1594 pour l’église San Giorgio Maggiore constitue l’œuvre majeure de ses dernières années mais aussi la somme de toutes ses recherches artistiques. C’est une remarquable synthèse entre la profondeur de l’espace, un agencement harmonieux des personnages et un découpage géométrique et ornemental de la surface de la toile.
Les couleurs sont absorbées par la lumière et la vue part du centre du tableau.
Les silhouettes humaines sont écrasées par l’apparition d’êtres fantomatiques.
La scène se passe dans une sombre taverne populaire, où les auréoles des saints apportent une étrange lumière qui souligne des détails incongrus.
Le ton est résolument baroque.

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Le Tintoret a aussi réalisé de nombreux portraits dont le plus achevé est son autoportrait de la fin de sa vie (vers 1588).
Il est décédé le 31 mai 1594 à Venise.
Il n’a jamais quitté cette ville contribuant ainsi à faire de Venise une des plus grandes villes d’art du XVIe siècle.