Diego Velazquez (1599 – 1660).

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Diego Velazquez (1599 – 1660).

Né en Espagne à Séville, capitale de l’ Andalousie et d’origine portugaise (son père Juan Rodríguez de Silva est un homme de loi issu de l’aristocratie du Portugal), il entre à l’âge de 10 ans dans l’atelier de Francisco de Herrera le Vieux, à Séville.
Sa mère Jerónima Vélasquez appartient à la petite noblesse espagnole. La coutume de son pays à l’époque autorise un fils aîné à utiliser le nom de sa mère si un important héritage maternel est en jeu.
Puis jusqu’en 1617 il travaille avec Francisco Pacheco. Vélazquez apprend à ses côtés les rudiments de la peinture et les règles strictes qui régissent alors l’iconographie religieuse. Bien que souvent considéré comme un peintre sans envergure et banal Pacheco sait exprimer un réalisme très direct, en contradiction avec le style de Raphaël qu’on lui a enseigné. L’élève dépasse vite le maître dont le style reflète encore les tendances idéalistes du siècle précédent.
En 1617 Diego Velazquez est reçu maître. En 1618 il épouse la fille de Pacheco et ouvre son atelier en 1820. Dans Le Porteur d’Eau de Séville (1619-1620), L’aguador (ou marchand d’eau) était un personnage important de la vie quotidienne sévillane, le peintre oppose dans sa composition le cristal du verre au grès de la jarre au premier plan.
En 1622-23 il séjourne à Madrid, où, appelé au service du roi il s’établit en 1624.
En 1629 au cours d’un voyage en Italie il rencontre Le Guerchin et José de Ribera.
Il étudie aussi les œuvres de Titien et de Tintoret. Au cours d’un autre séjour en Italie entre 1649 et 1651 il rencontre Bertini, Poussin et Rosa. Puis il rentre en Espagne rappelé par le roi qui le charge d’honneurs et de fonctions officielles à la cour. En 1658 il devient Chevalier de l’ordre de Santiago et en 1660 il est chargé d’organiser les festivités du mariage de Louis XIV et de l’infante Marie-Thérèse à Irun.
Il décède peu après son retour à Madrid.
Dans ses premiers tableaux, comme Le Christ Chez Marthe et Marie (1619), on peut noter une forte position réaliste : la composition, qui privilégie la nature morte, relègue au second plan la dimension religieuse de la toile.
L’œuvre de Velazquez est surtout constituée de portraits de cour, de quelques scènes mythologiques et religieuses ainsi que de rares tableaux de genre.
Son travail sur les phénomènes lumineux et les couleurs ne furent compris et repris qu’au 19ème siècle par les impressionnistes, surtout Manet.
A ces débuts les œuvres sont surtout des scènes de genre représentant la vie du peuple. Il est tout d’abord influencé par les thèmes des peintres hollandais puis son style s’oriente vers le caravagisme qui se répand partout en Espagne. Dans ces toiles, déjà inspirées de Titien qui ensuite deviendra son principal modèle, on remarque des éléments très réalistes et des natures mortes. Le noir et le brun dominent nettement avec quelques touches de jaune et de blanc. Comme dans Vieille Femme Faisant Frire Des Œufs (1618) . Avec le temps il prend ses distances avec le caravagisme et utilise une gamme de couleurs très raffinées. La Vieille Femme révèle l’influence du style du Greco, caractérisé par de forts contrastes de luminosité, mais surtout du Caravage à travers sa virtuosité dans la technique du clair-obscur et son naturalisme intime et profond.
A cette époque les scènes de genre et bibliques sont inspirées de la peinture flamande, La Servante, Le Christ à Emmaüs (1618). Ce qui est très novateur chez Velazquez c’est qu’il voit aussi un aspect de sainteté dans le quotidien et qu’il inclut des gens du peuple dans ses représentations de l’histoire religieuse :
l’Adoration des Mages (1619), où l’on peut reconnaître, parmi les différentes figures, les portraits des membres de sa famille.
De ses premiers portraits il ne reste que celui de Francesco Pacheco (1619).
A Madrid durant des années Vélasquez exécute de nombreux portraits du roi, en pied ou à mi-corps : Philippe IV (1623), Philippe IV Avec La Requête, ainsi que les portraits du Comte d’Olivares (1638) et du Bouffon Calabacillas (1626-27).
Ces portraits de plus en plus immatériels, au coup de pinceau léger, présentent les sujets dans des attitudes nonchalantes mais dignes et élégantes.
Dans le Triomphe de Bacchus (1629) l’artiste réuni la mythologie et la trivialité humaine durant les fêtes. La Forge de Vulcain (1630) réalisée en Italie, illustre en plus de l’aspect mythologique, le thème l’existence de l’artiste en tant que tel, situé entre l’art et l’artisanat.
Mars Dieu de la Guerre (1640) est représenté de façon réaliste son aspect est plus celui d’un ancien guerrier gaulois que celui d’un dieu grec.

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